Intervenir au Pakistan pour gagner en Afghanistan S. Dion
Le chef libéral fédéral Stéphane Dion croit que la lutte au terrorisme en Afghanistan passe par une intervention élargie au Pakistan. L’OTAN, dont fait partie le Canada, pourrait aider à le débarrasser des «insurgés» qui s’y replient.
Toujours partisan du retrait des forces armées canadiennes des zones de combat en Afghanistan, le chef du Parti libéral du Canada a évoqué ce scénario lors de son passage à Québec, hier.
De retour d’un séjour dans ce coin troublé de la planète, M. Dion a souligné qu’il sera bien difficile d’y ramener l’ordre «tant qu’on ne pourra pas mettre hors d’état de nuire les centres de terroristes au Pakistan. Plusieurs responsables afghans nous ont dit savoir où ils sont. Le problème, c’est qu’on n’agit pas.
«Il faudra agir, un jour. Parce que, lorsque nos troupes, courageusement, ‘‘nettoient’’ un territoire, on comprend bien que, très souvent, ce qui s’est produit, c’est que les insurgés se sont réfugiés au Pakistan. Ils reviendront à la première occasion.»
Stéphane Dion n’a pas voulu préciser qui est responsable de cette inaction. «Il faut renforcer les pressions sur le Pakistan pour régler les problèmes du terrorisme» là-bas, et non seulement en Afghanistan.
Selon le leader du PLC, le débarquement d’une force conduite par l’OTAN (l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord) doit être envisagé. «Il faudrait en discuter de façon très active.
«Si (les dirigeants pakistanais) sont incapables de le faire tout seuls, c’est quelque chose qu’on pourrait envisager avec les forces de l’OTAN. Comment aider le Pakistan à nous aider à pacifier l’Afghanistan? Sinon ça va durer très longtemps.»
Cependant, le périple qui lui a fait rencontrer le président afghan Hamid Karzaï n’a pas fait changer d’idée à Stéphane Dion sur la présence des militaires canadiens là-bas. Ces derniers doivent cesser la mission de combat en 2009.
Hier, La Presse rapportait que le président Karzaï a réprimandé M. Dion et son député Michael Ignatieff, à ce propos. Les deux hommes se sont fait avertir qu’un retrait du Canada transformera la province afghane de Kandahar en foyer du terrorisme international.
Le chef libéral a maintenu en point de presse la date pour rapatrier l’essentiel des troupes canadiennes. Nos forces armées resteront là-bas, mais hors de la mission de combat. «Ce sera dans un autre rôle. Il ne s’agirait plus de chercher activement l’engagement avec l’ennemi.» Le soutien des soldats se cantonnerait à donner un coup de main à reconstruire le pays et à ramener la sécurité.
Délégation «en danger»
M. Dion a profité de sa rencontre avec les journalistes pour accuser la secrétaire d’État aux Affaires étrangères du gouvernement Harper d’avoir délibérément attenté à sa sécurité. Helena Guergis doit démissionner pour avoir révélé à l’avance l’itinéraire qu’a suivi M. Dion, lors de ses déplacements en Afghanistan.
Ce geste «inacceptable» a mis en danger toute la délégation canadienne de même que les militaires chargés d’assurer la sécurité. «C’est quelque chose de très sérieux, a soutenu M. Dion. Nous demandons que Mme Guergis n’ait plus accès au secret du Cabinet privé.»
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