Îlot des Palais : le maire Labeaume suspend les travaux
Québec s’est offert un cadeau empoisonné en l’îlot des Palais. Le maire Régis Labeaume dit faire face à un dilemme de plusieurs millions de dollars : la Ville doit-elle investir 15 millions $ pour ne pas perdre les 4,5 millions $ déjà allongés pour la construction de ce musée municipal?
Chose certaine, ce legs pour le 400e choisi par la défunte mairesse Andrée Boucher ne sera jamais prêt pour 2008. Au lendemain de son élection à la mairie, Régis Labeaume a décidé de mettre les travaux sur la glace.
«Quand je suis arrivé, il y avait déjà du retard. Il était évident que le legs ne serait pas livré en 2008. À partir de ce moment, ça prenait moins d’importance, il n’y avait plus d’urgence.»
Mais voilà, les 4,5 millions $ investis ont seulement permis d’élaborer les plans et de couler — en partie — les fondations de ce musée. À l’heure actuelle, le chantier est à l’abandon. La neige recouvre les fondations du bâtiment qui, à l’instar de Pointe-à-Callière à Montréal, devait permettre de découvrir les ruines du palais de l’intendant, cet ancien siège du gouvernement de Nouvelle-France détruit par un incendie en 1713.
«Je n’ai pas le goût qu’on ait mis 4,5 millions $ dans rien. Mais, mon dilemme, ce n’est pas parce qu’on a mal investi cet argent qu’il faut en ajouter 15 millions $», résume-t-il. M. Labeaume est néanmoins convaincu de l’intérêt de l’îlot des Palais.
«La valeur historique du projet est évidente. C’est le siège administratif de la Nouvelle-France.»
Mécènes recherchés
Pour l’instant, le maire refuse toutefois de spéculer sur la date de reprise des travaux. «Ce projet aura lieu si les gouvernements s’impliquent et si des mécènes du privé investissent», pose-t-il comme condition. Et déjà, M. Labeaume écarte l’idée de mener la deuxième phase, qui aurait reconstitué le deuxième palais de l’intendant au coût d’un deuxième versement de 21 millions $.
Après avoir appris hier l’existence d’un comité de suivi, il s’interroge sur son utilité, le groupe présidé par Andrée Boucher entre mai 2006 et août dernier ne s’étant réuni qu’à trois reprises. Pourtant, ses collègues au comité exécutif François Picard et Raymond Dion siégeaient à ce groupe. Les conseillers Jacques Joli-Coeur, Pierre Maheux, Patrick Huot, Louise Lapointe, Marc Simoneau ainsi que le directeur général adjoint Serge Viau et le directeur du projet Guy Simard en faisaient également partie.
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